Groupons nous et demain… 

Le premier mai dernier nous étions plus d’une dizaine de millier à avoir marché dans ce qui est désormais appelé le « cortège de tête» à Paris. La police a fini par réussir a nasser plusieurs centaines de camarades, en a embarqué deux cents, mis en garde à vue 109, et a présenté devant un juge plusieurs dizaines de personnes. Quatre camarades sont actuellement incarcérés en attente de leur procès. Ces procès démarreront le 30 pour ces 4 personnes ainsi que pour les autres ayant refusé la comparution immédiate mais ressortis «libres» ou sous contrôle judiciaire.

Les principales charges contre eux sont « participation à un groupement formé en vue de la préparation de violences contre les personnes ou de destructions ou dégradations de biens » . C’est tombé sur ces camarades, ça aurait pu tomber sur n’importe qui, car nous y étions tous et toutes. La justice nous isole et nous individualise, ce qui lui facilite grandement la tâche. Face à elle, affirmer notre solidarité, défendre ces camarades, c’est aussi nous défendre, c’est défendre le mouvement, ses pratiques et surtout la possibilité de le voir grandir.

Nous défendre collectivement partout où cela est possible, et non seulement dans quelques éphémères manifestations, est la première étape de la constitution d’un rapport de force. La répression s’intensifie et nos réponses sont à la traîne. S’il s’agit évidemment de l’éviter il
faut aussi savoir la combattre lorsqu’elle est présente (et elle le sera toujours). Trop de pratiques individuelles sont perceptibles à l’heure actuelle.  La défense de profil, (qui implique de mettre en avant un profil social particulier, inséré socialement, «  de bonnes familles » etc … ) n’est, par définition, pas possible pour tout le monde : s’en prévaloir produit donc toujours le risque que cela soit au détriment des autres et c’est accepter les mécanismes sur lesquels reposent l’institution judiciaire. Nous devons penser à nouveau la défense de façon politique. Refuser de collaborer du début à la fin, en ne donnant pas ses papiers dans une nasse, en ne déclarant rien en garde à vue, en refusant de donner son ADN et sa signalétique en refusant la comparution immédiate, en ne répondant pas à l’enquête sociale. C’est se protéger bien sur, mais c’est aussi protéger les autres…

Plus ces pratiques seront communes, courantes, largement diffusée, plus elles seront efficaces, moins elles feront l’objet d’une répression particulière. Elles constituent le minimum permettant d’envisager une véritable défense si des poursuites ont lieu, loin des réflexes immédiats néfastes que sont l’innocentisme et la dissociation.

De la nasse au tribunal, ils cherchent à séparer, mettre dans des cases, construire des profils. C’est cette routine sur laquelle repose l’institution répressive à laquelle nous devons nous opposer pratiquement.

Dès aujourd’hui, affirmons haut et fort que nous étions tous et toutes là. Groupons-nous. Défendons-nous. Affichons partout notre solidarité, manifestons notre refus de laisser ces camarades seuls et notamment les jours des procès.

Liberté pour elles et eux, et pour tout le monde!